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Comment on est passé des transports à la mobilité

Ne dites plus «transports», mais «mobilité». Cette évolution ne relève pas seulement de la coquetterie sémantique, mais traduit un phénomène de société. L’étalement urbain, en allongeant les distances, a fait des déplacements du quotidien un sujet concret, bien plus qu’une course effrénée aux infrastructures.
Olivier Razemon | Le lundi 12 mai 2025
© D. Petkovic / Adobe Stock

On ne se transporte plus, on se meut. Depuis une décennie environ, dans le vocabulaire administratif et politique, les «transports» ont laissé place à la «mobilité». Les agglomérations conçoivent des «plans de mobilité», les consultants encensent la «mobilité durable», et les employeurs sont redevables d’un «versement mobilité», impôt assis sur la masse salariale, depuis que la «loi d’orientation des mobilités» (Lom) a supplanté en 2019 la «loi d’orientation des transports intérieurs» (Loti) de 1982. Assiste-t-on à l’un de ces nettoyages sémantiques, l’une de ces manies politiquement correctes, qui renverrait le mot «transport» à un passé industriel encombrant, au profit d’une «mobilité» moderne et propre? Pas seulement. Ce changement de vocabulaire traduit aussi une évolution sociétale et géographique.

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